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photos secrétaire général du protectorat français au maroc


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Le fait colonial au Maghreb est délaissé par les spécialistes du monde arabe : chercheurs et experts s'en détournent parce qu'il trouble la pureté de leurs modèles. Daniel Rivet au contraire donne à voir le Maghreb saisi comme un tout et les trajectoires singulières de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc. Il analyse ce qui s'est transformé dans la société colonisée au contact du colonisateur et ce qui a résisté à son emprise. En s'inscrivant dans l'héritage de Charles-André Julien et de Jacques Berque, ce livre dévoile les clivages qui marquent l'Afrique du Nord avant 1830 : des sociétés où coexistent des peuples qui se fréquentent peu.







« Un demi siècle ou presque après la publication de L'Afrique du Nord en marche de Charles-André Julien et du Maghreb entre deux guerres de Jacques Berque, cet ouvrage a pour ambition de revenir sur un objet et une époque délaissés par les spécialistes du monde arabe : le fait colonial au Maghreb sur lequel chercheurs et experts sautent à pieds joints parce qu'il trouble la pureté de leurs modèles. Donner à voir et faire comprendre d'une part le Maghreb saisi comme un tout, et d'autre part la trajectoire singulière de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, c'est d'abord réaliser ce qu'était l'Afrique du Nord avant 1830. C'est ensuite distinguer et rétablir dans leur succession les différentes politiques : celles des "Bureaux arabes" au temps de l'orientalisme et du socialisme utopique; celles de la IIIe République à l'ère des certitudes civilisatrices traçant une barrière entre colons et indigènes ; celle, chaotique, au commencement de la fin des empires toujours à contre-courant de la conjoncture. Et c'est enfin mesurer ce qui, dans la société colonisée, a résisté à l'emprise du colonisateur, ce qui s'est transformé par métamorphisme à son contact. » (présentation de l'éditeur)







« À l'heure où l'attention se polarise sur la guerre d'Algérie, on saura gré à Daniel Rivet de proposer une forte synthèse consacrée au Maghreb des XIXe et XXe siècles. Il s'agit bien de "faire émerger un Maghreb colonial déshabillé des mythes et des partis pris qui obscurcissent son intelligibilité." Non que l'auteur gomme les tensions des sociétés colonisées de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. En débutant son étude au seuil de la colonisation, il dresse un état des lieux qui permet ensuite, chemin faisant, de mesurer l'effet de souffle de la présence française sur cet Occident de l'Orient. L'image romantique de l'Arabe ne survécut pas au début de la colonisation. Jamais, de leur côté, les Maghrébins n'oublièrent que le Français était l'occupant. Tout concourait à ériger un mur entre les deux parties, la norme islamique comme le préjugé colonial. A côté de cet antagonisme que de tant de faits attestent, il y eut tout de même des lieux - stade, café, cinéma - et des liens de sociabilité intercommunautaire dont seule l'histoire orale peut pister la trace. Mais tout cela était fragile et marginal au regard du "couple passionnel" que formaient Maghrébins et Européens. Dominés, les musulmans se réfugièrent - autour de la foi, de la langue, de la sexualité - dans un exil intérieur que les observateurs, tel le peintre écrivain Eugène Fromentin, prirent pour de l'inertie : "Ne pouvant nous exterminer, ils nous subissent; ne pouvant nous fuir, ils nous évitent. Leur principe, leur maxime, leur méthode, est de se taire, de disparaître le plus possible et de se faire oublier." »